Une réponse à cinq questions posées en juillet dernier par les cardinaux Walter Brandmüller et Raymond Leo Burke, a été apportée par le pape François lundi, dans le cadre du Synode sur l’avenir de l’Eglise. L’une d’entre elles concerne la bénédiction des couples de même sexe, qui pourrait permettre, selon le souverain pontife, de faire preuve de charité pastorale et d’arrêter de “nier, de rejeter et d’exclure”.
Dans le cadre du Synode sur l’avenir de l’Eglise, un grand rassemblement qui vise à réfléchir autour d’une possible évolution de son fonctionnement, le pape François a répondu à cinq questions, aussi appellées "dubia" (questions doctrinales NDLR). Elles ont été rendues publiques lundi dernier sur le site du Dicastère pour la Doctrine de la Foi et traduit en français sur Vatican News.
Posées par les cardinaux Walter Brandmüller et Raymond Leo Burke, avec le soutien de Juan Sandoval Íñiguez, Robert Sarah et Joseph Zen Ze-kiun, les cinq questions concernent l’interprétation de la Révélation divine, la synodalité de l'Eglise, l’ordination sacerdotale des femmes, la place du repentir et la bénédiction des unions de personnes de même sexe. Sujets pour lesquels ils se disent “préoccupés” de l’évolution que pourrait prendre l’Eglise.
Brothers and Sisters in Christ, we have manifested our deepest concern to the Roman Pontiff… https://t.co/aPLse1BaLe
— Cardinal Burke (@cardinalrlburke) October 2, 2023
Le mariage hétérosexuel est-il un “simple idéal” ou fait-il partis de la “Révélation divine” ?
Avant de poser leur question, les cardinaux rappellent la doctrine de l’Eglise concernant le mariage. Il est écrit dès le début de la Genèse, "Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu. Il créa l'homme et la femme. Dieu les bénit et leur dit: "Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la!" (Genèse 1.27-28, version Segond 21).
L’Église peut-elle “déroger à ce principe, en le considérant comme un simple idéal” ? Et ainsi accepter le mariage homosexuel, considéré pourtant comme un “péché” ?
Dans sa réponse, le pape rappelle tout d’abord la définition biblique du mariage qui est “une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la procréation d'enfants.” De cette manière, “les autres formes d'union ne peuvent donc pas être strictement appelées “mariage” , précise-t-il.
Une bénédiction des couples homosexuels par l'Église envisagée
Fait nouveau, le souverain pontife, déclare que malgré cette vérité qu’il faut défendre, l’Eglise doit faire preuve de charité ce qui inclut “de la bonté, de la patience, de la compréhension, de la tendresse et de l’encouragement”.
“Bien qu'il existe des situations qui, d'un point de vue objectif, ne sont pas moralement acceptables, la même charité pastorale nous demande de ne pas traiter simplement comme"pécheurs" d'autres personnes dont la culpabilité ou la responsabilité peuvent être atténuées par divers facteurs qui influencent l'imputabilité subjective”.
La bénédiction, comprise par le pape comme "une demande d’aide à Dieu”, des couples homosexuels par l’Eglise n’est pas exclue, mais elle ne doit pour autant pas devenir “une norme”, affirme-t-il.
Une déclaration qui semble aller à l'encontre de la déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi du 15 mars 2021. Elle stipule que l'Église ne peut pas bénir les unions de personnes de même sexe car elles ne peuvent être considérées comme licites. Une doctrine à laquelle, selon Vatican News, le pape avait "donné son assentiment".
Mélanie Boukorras